Résumé : After nearly five decades (and, indeed, the same number of volumes), one might think they were well-acquainted with the Lady Isabella Trent–dragon naturalist, scandalous explorer, and perhaps as infamous for her company and feats of daring as she is famous for her discoveries and additions to the scientific field.
And yet–after her initial adventure in the mountains of Vystrana, and her exploits in the depths of war-torn Eriga, to the high seas aboard The Basilisk, and then to the inhospitable deserts of Akhia–the Lady Trent has captivated hearts along with fierce minds. This concluding volume will finally reveal the truths behind her most notorious adventure–scaling the tallest peak in the world, buried behind the territory of Scirland’s enemies–and what she discovered there, within the Sanctuary of Wings.

Edition : Tor Books

 

Mon Avis : Bon, je viens de me rendre compte que j’ai commencé la lecture de ce cycle il y a maintenant presque deux ans. Que le temps passe vite, j’avais l’impression que c’était il y a tout juste un an. Donc, après deux ans, voilà la conclusion d’un cycle qui m’a offert pour le moment un très bon moment de lecture, principalement dans la découverte de l’héroïne, Lady Trent, mais aussi dans l’univers et l’histoire des dragons que l’on découvre (chronique du Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4). J’avais donc hâte de voir ce que Marie Brennan nous réservait pour ce dernier tome. À noter la couverture ainsi que les illustrations intérieures, réalisées par Todd Lockwodd, qui sont toujours aussi magnifiques et apportent un vrai plus au livre. Par contre, comme toujours avec une chronique d’un tome 1+X dans un cycle, je risque de spoiler les tomes précédents.

On plonge dans ce tome quelques années après la fin du volume précédent qui a vu notre héroïne se marier, mais aussi faire l’une des plus grandes découvertes archéologique avec son nouvel époux. Cela a ainsi permis à M. Trent de gagner encore plus en notoriété, au point qu’il réalise régulièrement des conférences. C’est d’ailleurs durant l’une de ces conférences que la vie d’Isabella va basculer quand un inconnu venant de Scirland vient lui annoncer la découverte qu’il a fait. Le soucis, cette découverte est en territoire hostile. Alors, j’avoue, j’ai eu un petit pincement en terminant ce livre, sachant que c’était le dernier que je passais avec Isabella Trent. Après, comme je l’avais déjà expliqué dans le tome 4, c’est aussi une bonne chose de s’arrêter maintenant, la série commençant à se répéter un peu trop dans sa construction et avec plus de tome aurait perdu son intérêt. D’ailleurs c’est encore le cas ici, puisque notre héroïne se lance à nouveau dans une expédition avec ses amis et collègues, mais cette fois dans une région qui n’est pas sans rappeler le Tibet. Et, autant le dire tout de suite, j’ai trouvé que ce livre offrait un très bon moment de lecture et offrait une conclusion intéressante et pleine de surprise à notre héroïne même si certains « défauts » restent présents.

L’intrigue est ainsi construite sur le même rythme que les précédentes, montant lentement en tension au fil des pages et de la façon dont évolue l’expédition de notre héroïne jusqu’à basculer, vers le milieu du livre, en quelque-chose de plus prenant avec le twist qui apparait et dont je ne dirai rien pour éviter de spoiler. J’avoue, j’ai été surpris par cette révélation, je me demandais comme l’autrice allait gérer son idée et je pense qu’elle pourrait en déranger certains, mais finalement, pour ma part, j’ai trouvé qu’elle s’en sortait très bien. Notre héroïne va ainsi faire la fameuse découverte qui a changé sa vie et l’a permis de devenir la célèbre conteuse qu’elle est devenue, mais surtout cette révélation ne va pas manquer de bouleverser tout ce qu’on pouvait bien imaginer. Un twist qui se révèle efficace et offre aussi quelques réflexions intéressantes. Alors certes, si je reviens sur le rythme, le démarrage peut se révéler un peu plus lent que d’habitude, avec peut-être un peu trop de préparation, mais voilà une fois embarqué, je me suis retrouvé à nouveau à tourner les pages avec un minimum de plaisir.

L’aspect toujours aussi intéressant de ce récit vient clairement de l’univers que construit l’autrice. Le fait de suivre une héroïne « exploratrice » permet ainsi à chaque tome de nous dépayser, nous faire voyager et là encore, pour ma part, cela fonctionne. Après le désert et ses chaleurs étouffantes, cette fois Isabella nous emmène dans une région rappelant le Tibet et plus précisément ses montagnes imprenables et son froid glacial. On sent à nouveau que l’autrice a mené un minimum de recherches pour nous plonger dans ces lieux hostiles, extrêmes et où la vie est très difficile, voire impossible. On ressent ce danger que ce soit à travers les descriptions proposées, mais aussi finalement dans l’ambiance dure, intense qui s’en dégage. Alors, c’est vrai, cela se ressent un peu moins à travers les personnages qui paraissent s’adapter un peu trop facilement à ces régions, ce qui est légèrement dommage, mais en rien bloquant. Concernant les dragons cette fois ils sont clairement au centre du récit, tous les éléments depuis le premier tome vont ainsi trouver, d’une certaine façon, leurs réponses et, sans trop en dévoiler, ne manquent pas d’étonner. Ce que j’apprécie surtout dans cette série c’est la présentation différente des dragons, on n’est pas dans le côté magique ou mystique avec des pouvoirs et autres, mais on les découvre plutôt sous un œil plus scientifique, un travail anthropologique et de sciences naturelles qui ne m’a pas laissé indifférent. Ils en deviennent ainsi ce qu’on pourrait considérer comme des êtres, des « animaux » énormes, qui s’inscrivent parfaitement dans le récit. Surtout ici l’archéologie, l’Histoire et les dragons vont se rejoindre et des révélations vont être faites.

Après ce que je reprocherai à l’autrice c’est qu’elle a toujours eu un peu de mal à gérer l’aspect politique de son héroïne et de ses découvertes. Ce n’est jamais mauvais ou aberrant, mais elle préfère utiliser des ellipses pour éviter de trop devoir expliquer. Sauf que ce qui passait plutôt bien dans les tomes précédents, ici s’avère tout de même légèrement frustrant au vu de la découvertes et des conséquences que cela va amener. Après, il y a une certaine logique derrière cela, on est dans les mémoires de l’héroïne, non pas dans un récit socio-politique, mais voilà quelques pages en plus aurait pu offrir à cet aspect un peu plus de densité et de « réalité ». Concernant les personnages, ils sont toujours aussi intéressants à découvrir et à suivre, principalement Isabella qui va devoir faire face à sa plus grande découverte, mais aussi à certaines de ses peurs tant cette expédition va se révéler éprouvante. C’est toujours avec plaisir qu’on retrouve cette héroïne forte, charismatique, qui se bat pour être reconnue dans un monde d’Homme et cela malgré toutes les découvertes qu’elle a déjà faite et la notoriété qu’elle a déjà gagnée. Il y a aussi ce décalage entre la narratrice qui a déjà vécu ces évènements et l’héroïne qui poursuit sa quête, un décalage intéressant, bien porté par un ton très victorien que certains pourraient trouver froid, mais colle parfaitement à l’époque et ce genre de mémoire. Ce qui est dommage par contre c’est que les personnages qui gravitent autour d’elle soient moins développés et, même si certains depuis le temps ont gagné en complexité, je continue à trouver qu’ils auraient pu être encore plus dense. Je pense principalement à Tom ou encore le mari ou le frère de l’héroïne. Je trouve aussi que certaines relations sont traitées un peu rapidement sur la fin, je pense à Isabella et son fils, même si là rien de dérangeant.

Après, je soulèverai aussi un point, qui n’a rien à voir avec la qualité de l’œuvre, mais qui est plus un avis personnel. En cinq tomes Isabella a quand même révolutionner le monde et l’étude des dragons en faisant quand même près de 90% des énormes découvertes de l’époque, à ce point là ce n’est plus de la chance quand même je trouve. Bon j’avoue je suis taquin, mais c’est ce qui me fait dire que c’est une bonne chose que cette série, tout du moins sur Isabella s’arrête-là, sinon par la suite elle allait nous découvrir je ne sais pas, une divinité encore en vie. Au final un cinquième tome qui offre une bonne conclusion à ce cycle que j’ai trouvé dans l’ensemble très bon et que je suis bien content d’avoir découvert et lu. Concernant la plume de Marie Brennan elle est toujours aussi soignée, efficace et captivante, réussissant à me plonger rapidement dans son récit et je lirai avec plaisir d’autres de ses écrits.

Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce cinquième tome qui vient conclure les mémoires de Lady Trent. L’histoire se construit un peu comme les précédentes et, c’est vrai, met un peu de temps pour franchement démarrer, mais je me suis tout de même rapidement laissé porter par le récit. Puis arrive ce twist, vers le milieu, dont je ne dirai rien pour éviter de spoiler, mais qui m’a accroché et captivé. Alors certes, certains pourraient ne pas accrocher, mais cette découverte est vraiment intéressante et conclut parfaitement la quête d’Isabella tout en offrant quelques réflexions. L’univers est toujours aussi fascinant et dépaysant à découvrir, avec cette fois une plongée dans des montagnes « hostiles ». Les dragons sont toujours, pour moi, l’un des points forts, ne tombant pas dans le mystique et magique à tout va, mais offrant un point de vue plus scientifique que je trouve original et intéressant. Je trouve par contre un peu dommage que l’autrice survole toujours un peu trop l’aspect politique ce qui ici est un peu frustrant. Concernant les personnages, c’est toujours un plaisir de retrouver et suivre Isabella dans ses aventures, offrant une héroïne forte, charismatique qui se bat toujours pour être reconnue malgré tout ce qu’elle a déjà découvert. Dommage par contre que les personnages qui gravitent autour d’elle soit un peu éclipsés. Autre point, plus personnel et un peu taquin c’est vrai, c’est qu’en 5 tomes l’héroïne a du à peu près faire 90% des plus grandes découvertes de son époque, à ce niveau-là ce n’est plus de la chance. Mais bon rien de bien dérangeant. Le tout est toujours porté par une plume soignée et entraînante et je lirai sans soucis d’autres écrits de Marie Brennan.

 

Ma Note : 7,5/10