Décade de L’Imaginaire 2014

decade de l'imaginaire 2014Edition : L’Atalante

 

 

 

 

 

Mon avis : Comme proposé l’an dernier (Ma chronique de la Décade 2013 ici) les éditions L’Atlante ont décidé de renouveler leur opération de décade de l’imaginaire. Il y a quelques semaines l’opération proposait donc ainsi de découvrir huit nouvelles gratuites d’auteurs différents et, après avoir mis en avant en 2013 l’imaginaire européen, cette année ce sont les femmes qui ont été misent à l’honneur.

Quand Arriva la Fin du Monde en Fin de Matinée d’Anne Larue : Cette nouvelle nous fait découvrir Jacqueline qui se retrouve seule sur terre suite à la fin du monde, avec pour seule compagnie un livre ; le journal de Virginia Woolf. Un très joli texte, simple dans son idée, qui nous fait découvrir une héroïne pragmatique au possible, qui ne panique pas face à la disparition des autres et se lance dans un programme de survie établi. Il se dégage quelque chose de poétique dans les journées qui défilent pour cette vieille dame, quelque chose de magique qui fait qu’on ne s’ennuie pas, le tout teinté d’humour et d’ironie face à la répartie de ce personnage au regard cynique. Ici l’apocalypse est à peine expliqué, mais ce n’est pas le plus important, car on se retrouve à suivre avec plaisir la nouvelle vie de Jacqueline et voir comment elle avance et évolue. On y retrouve aussi une réflexion plutôt intéressante sur l’humanité, sa grandeur, sa décadence mais aussi sur finalement sa petite place dans l’univers ainsi que sur les énergies, sur la communication, notre façon de vivre ou encore sur le pouvoir des livres, mais l’ensemble aurait peut-être pu être un peu plus poussé selon moi, ce qui est légèrement dommage. Au final une bonne petite nouvelle, agréable et efficace.

Le Miroir d’Électre de Jeanne-A Debats : Une nouvelle très intéressante qui décide de revisiter complètement le mythe d’Electre, déjà en le traitant de façon contemporaine, mais aussi finalement en offrant de jouer sur le destin. On se retrouve donc à suivre le quotidien de Violette, jeune fille, bibliothécaire à mi-temps, qui va régulièrement voir un psychanalyste la faute à un don étrange qui l’oblige presque à vivre recluse. Sa vie va changer après sa rencontre avec Adam. Une histoire que j’ai trouvé efficace, qui se lit bien, on se laisse entrainer par le destin et la vie de cette jeune fille, qui donne l’impression d’être déconnecté de tout, entre amour, famille et trahison. La plume de l’auteur se révèle fluide et entrainante ce qui fait qu’on tourne les pages facilement. Mais l’ensemble se révèle très dense et très riche en clin d’œil et référence, peut-être justement un peu trop dense car je ne suis pas sûr de toutes les avoir comprises. Cela n’empêche pas ce texte de se révéler agréable et d’offrir une variation intéressante sur le destin.

Burgundia Remanence de Danielle Martinigol : Une courte nouvelle qui nous plonge dans un univers futuriste où un couple passe leur voyage de noce dans une planète musée et découvre alors le vin; ainsi que le viticulteur Renay, ce qui va changer leur vie. Un texte sans prétention qui offre pour intérêt premier de traiter du vin, qui joue ici le rôle de perturbateur et d’ouverture vers un meilleur, le tout dans un univers de SF. Un récit qui parle aussi de l’obsolescence et de la façon dont on traite parfois ce qu’on prend pour des outils. Le soucis c’est que l’ensemble est trop rapide, se révèle assez linéaire et j’ai trouvé la conclusion convenue. Cela reste un texte plutôt sympathique qui rentre dans les vite lu, apprécié et vite oublié.

Homéostasie de Laurence Suhner : Cette nouvelle nous fait découvrir un monde futuriste où une neige noire tombe régulièrement sur Terre sans qu’on ne comprenne vraiment pourquoi. Ana, qui possède des pouvoir psy, va être embauché par un groupe de scientifique pour une mission capitale. Un texte qui se révèle très sombre, froid que ce soit dans son ambiance comme dans la présentation de son héroïne qui est cynique et totalement désabusé. Le monde en pleine agonie que nous dévoile l’auteur se révèle assez angoissant et pousse à réfléchir. On se laisse porter par le récit pour savoir où il nous emmène jusqu’à aboutir à cette conclusion inéluctable même si facilement devinable. Dans l’ensemble un texte très sympathique qui aurait quand même, selon moi, mérité d’être peut-être un peu densifié sur certains aspects un peu trop rapidement traité.

Vers les Airs de Camille Brissot : Cette nouvelle est un peu le prologue de Dresseur de Fantômes, le roman de l’auteur (que j’ai lu et chroniqué ici), elle nous fait ainsi découvrir, à travers la quête d’un homme à la recherche de son amour perdu, une planète en pleine apocalypse, confronté à elle-même dévoilant aussi bien le pire que le meilleur même si l’auteur reste un peu gentillette. Un textes où les émotions affluent et que j’ai trouvé plutôt agréable à lire et sympathique, même si l’ensemble est traité un peu trop rapidement à mon goût ce qui l’empêche de se révéler complètement poignant et dense, surtout sur la relation entre les deux héros. Quelques pages de plus auraient peut-être été un plus.

Du Rififi Entre les Oreilles d’Anne Fakhouri : Nouvelle précédemment lue dans l’anthologie des Imaginales 2013 Elfes et Assassins. Une seconde lecture n’a rien enlevé à ce texte bourré d’humour et terriblement efficace. Ma chronique de l’époque ici.

Horizon de Carina Rozenfeld : Ce texte se révèle être un peu la suite du roman Le Mystère Olphite (que j’ai lu et chroniqué ici), où dans un univers futuriste des hommes, les Olphites justement, seront capables de communiquer avec des météorites et les piloter. Deux météorites vont d’ailleurs prochainement se rejoindre, une colonisée qui va se séparer d’une partie de sa population pour coloniser la seconde, et ainsi voyager dans différentes directions de l’espace. Une nouvelle qui nous propose un univers riche, chatoyant et surtout original dans cette façon de communiquer avec les astéroïdes, de les imaginer comme être doué de conscience. Mais voilà deux choses me dérangent, première ce texte me fait penser plutôt à une introduction, l’auteur donnant l’impression qu’elle va revenir dans cet univers vu le cliffangher, et aussi, effet jeunesse probable, une trop grosse dose d’optimiste dans l’ensemble, mais pour ce point-là cela vient surtout de moi je pense. Une nouvelle toute de même agréable qui se lit facilement et qui donne envie de lire la suite, si jamais suite il y a.

Aknaktak de Sylvie Denis : Comme la nouvelle proposée l’an dernier de l’auteur, Aknaktak se situe dans l’univers de Haute École, et comme l’année dernière j’ai eu un peu de mal à rentrer dans le récit qui nous plonge directement dans l’action et dans la trahison dont on a du mal à comprendre les tenants et les aboutissants. Mais contrairement au texte de 2013, celui-ci au fil des pages va finalement prendre son envol et se révéler plutôt indépendant ce qui fait que j’ai plus apprécié ce récit. En effet plus j’avançais dans le texte plus je me suis laissé porter par cette histoire de vengeance et de découverte d’une nouvelle population. L’ensemble se révèle fluide et efficace. Deux points m’ont quand même dérangé, premièrement j’ai eu du mal à m’attacher aux personnages justement, je pense, parce qu’il me manquait le background pour clairement les comprendre, deuxièmement l’ensemble n’est en fait qu’une introduction qui appelle clairement une suite. En tout cas Haute-Ecole est dans ma PAL, j’espère donc mieux comprendre les nouvelles quand je le lirai.

En résumé : De nouveau l’Atalante nous propose une très belle initiative avec cette décade qui surtout nous permet de découvrir huit nouvelles, certes pas toutes au même niveau, mais qui dans l’ensemble se révèlent sympathique et agréable à découvrir. Cela permet aussi de mettre en avant plusieurs auteurs et me donne envie, pour certains dont j’ai quelques romans qui trainent dans ma PAL, à les découvrir plus en avant ou de lire leurs derniers écrits.

 

Ma Note : 7/10

 

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  1. Ah ce n’est donc pas une introduction mais une suite, la nouvelle de Carina Rozenfeld. Merci pour l’info !

    • Oui cette nouvelle est un suite, mais finalement c’est un peu aussi une introduction vu la conclusion du texte car on sent que l’auteur va revenir dans l’univers (sauf surprises).

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