La République des Enragés – Xavier Bruce

la republique des enragesRésumé : Mai 68, un pavé lancé sur un CRS. La colère étudiante embrase Paris.
Seize ans plus tôt, neuf enfants, cobayes pour un programme ultra-secret, s’échappaient de l’Institut Heintelle. Ils ont grandi, développé leurs talents extraordinaires et vont tenter, dans le chaos qu’est devenue la capitale, de mener à bien leur propre révolution.
Dans ce nouveau monde où il est interdit d’interdire, est-il permis de tuer ?

Edition : Actu SF

 

Mon Avis : Ce livre a terminé sa course dans ma PAL un peu sur un coup de tête. Je suis tombé dessus par hasard lors d’une de mes nombreuses visites dans une librairie et j’ai commencé à m’intéresser à ce livre, malgré, je trouve, une couverture qui a du mal à vraiment me convaincre. Mais voilà le résumé, qui proposait un mélange de Science-fiction le tout à la période de Mai 68, a réussi facilement à me convaincre. Puis j’ai vu passer dans un article que ce roman était un gros coup de cœur de l’éditeur, malgré tout ce que cela peut impliquer, j’ai donc décidé de le sortir rapidement de ma bibliothèque pour lui donner sa chance. Je préviens d’avance il y a des risques de SPOILER dans ma chronique, je m’en excuse.

L’histoire nous propose donc de plonger dans une des périodes les plus mouvementées de la France, la révolution de Mai 68, avec au milieu de tout cela des personnages aux pouvoirs mentaux hors normes qui se sont enfuis neuf ans plus tôt d’un programme secret. Franchement, présenté comme cela, ce livre a tout pour plaire avec un contexte politique intéressant et dense, des héros aux pouvoirs psychiques qui pouvaient apporter une bonne dose d’action et pourtant je n’ai jamais réussi à rentrer dans ce roman, ni même réussi à comprendre où l’auteur voulait m’emmener.

Du début à la fin je n’ai vu aucun fil rouge se dégager, aucun lien véritable, pourtant j’ai persévéré espérant y trouver une explication à l’ensemble au fil des pages, mais ce ne fut jamais le cas. Si on ajoute à cela une gestion des rebondissements des plus minimaliste voir simpliste, oubliant parfois même des explications, comme par exemple cette scène ou un personnage parle de faire tomber un général puis 20 pages plus loin on apprend que le général susdit a disparu sans aucune véritable explication mis à part trois bouts d’informations, je ne savais plus quoi penser. On évitera aussi de chercher une logique, comme la scène ou l’hypnotiseur et sa compagne acrobate vont voir un détective privé, qui d’ailleurs est une caricature à lui tout seul, et là pas de chance ce cher détective fait une crise cardiaque devant notre couple. Première idée qui vient à l’esprit de madame « il faut l’enterrer dans le jardin, c’est ce qu’il aurait voulu j’en suis sûr ». Là mon cerveau a planté le piquet de gréve et est parti à la plage, valait mieux. Ah nous sommes sauvés son ami la résonne « Non voyons ça ne se fait pas, réinstallons le plutôt à son bureau comme ça il sera mort comme il a vécu ». OK, j’abandonne, je ne cherche plus à comprendre. Bien entendu ils vont se faire surprendre par la concierge qui va les accuser de meurtre et vont devoir s’enfuir. C’est ballot. On se demande donc comment notre amie acrobate peut aller tranquillement, quelques pages plus loin, à son enterrement sans se faire gentiment arrêter. Le reste est à peu près du même acabit, offrant pour moi incohérence sur incohérence. Après l’auteur a peut-être voulu mettre en avant un aspect loufoque, faut croire qu’il n’a pas marché avec moi j’ai juste eu l’impression qu’il partait dans tous les sens.

Alors après je te vois venir cher lecteur, parfois pas besoin de véritable fil rouge, le roman cherchant plus alors à nous offrir une image de fond à travers le destin de différents personnages et je suis d’accord. Sauf que si c’est le cas alors le seul mot qui se dégage de Mai 68 est, pour moi, caricature. Alors, certes, je n’étais pas né en 68, ma connaissance des événements de l’époque se résumant qu’à ce que j’en ai entendu, mais il s’agissait, je crois, d’une révolution à la fois politique, sociale et culturelle. Ce qui se dégage dans ce livre c’est que niveau politique il devait y avoir d’un côté les gentils révolutionnaires qui tuent mais pour la liberté, de l’autre les méchants fascistes d’extrême droite qui tuent mais ce sont des fascistes et au milieu de tout cela les hommes politiques représenté comme des personnages peureux et décérébrés, incapables d’aligner deux indices ensemble. Dans le genre simpliste, on repassera. Niveau social la seule chose qui ressort c’est la liberté sexuelle car aucun autre message ne nous est donné, ce qui n’est en soit pas une mauvaise idée, sauf quand on confond le droit d’avoir des envies et de les vivre, avec des personnages féminins qui donnent l’impression de n’être finalement présent que pour le plaisir des hommes, mais j’y reviendrai plus tard. Seul l’aspect culturel sauve un peu son épingle du jeu, principalement vers la fin, avec cette idée d’art comme mouvement révolutionnaire, mais voilà c’est trop court pour sauver l’ensemble. De plus le message qui se dégage tout le long me laisse perplexe : pour se faire entendre tout doit passer par la violence. Après j’ai peut-être mal compris.

Concernant les personnages je n’ai jamais réussi à m’accrocher à eux, c’est bien simple ils manquent cruellement de profondeur, aucun personnage ne parait avoir un semblant de passé, d’histoire, voir même pourquoi pas de blessures et d’émotions. Tous l’aspect enfant cobaye ne sert pas à grand-chose tant il est peu évoqué en profondeur. Franchement mis à part leurs fameux pouvoirs, cela aurait pu être des personnages lambda que ça n’aurait pas changé grand chose. On se retrouve donc ainsi avec des héros monocaractéristique tel qu’un obsédé sexuel, un héros soit-disant charismatique mais qui pense que tout doit se résoudre par la violence et la mort, des hommes politiques sans cerveaux et ainsi de suite. C’est dommage mais l’auteur offre trop de voix à son récit, ce qui fait qu’il n’a jamais vraiment le temps de se consacrer à l’une d’elle et c’est dommage. On notera quand même quelques clins d’œil vers des personnages réels qui se révèlent sympathiques même si cela n’apporte pas énormément à l’histoire.

Parlons maintenant des personnage féminin. Pour cela développons un premier personnages. « Bonjour je m’appelle Adèle » « Bonjour adèle, bienvenue dans notre groupe d’étudiants révolutionnaires, justement on a un plan pour se faire entendre du pouvoir on va kidnapper un député et vu que tu es la dernière arrivée tu va devoir te prostituer avec lui pour gagner sa confiance et le faire tomber dans nos filets » « Ah parfait justement qui dit libération sexuelle dit je sens que je vais adorer cela » …. Ok pas le bon exemple, voyons un autre personnage féminin « Bonjour je m’appelle Anna je suis acrobate et je travaille pour Arthur, homme volage qui couche tout ce qui bouge, mais voilà je l’aime, enfin surtout tout ce qu’il me fait faire, dans tous les sens et toutes les positions, même les plus acrobatiques, cela ne peut être que l’homme de ma vie » … Euh non. Ah tiens il y a Brigitte, cette étudiante qui arrive à rentrer discrètement dans le dortoir à la recherche du beau Christophe pour s’offrir à lui, qui ne trouve pas sa chambre, finit dans celle d’André, bah pas de soucis André ou Christophe ce n’est pas grave. Franchement je ne suis pas sûr que les femmes en sortent grandies et que la liberté sexuelle gagne ses galons de noblesses ici tant, vous vous en rendez comptes, les personnages féminins donnent parfois limite l’impression de n’être présents que pour le sexe. Pourtant je n’ai rien contre le sexe dans un récit, encore faut-il qu’il apporte à minima quelque-chose et non pas donner l’impression parfois de tomber dans un univers porno bas de gamme avec cette impression diffuse de « femme-objet ».

Il y a quand même quelques bonnes idées dans le récit, principalement des paraboles imagés qui m’ont donné à réfléchir et aussi quelques scènes qui se révèlent énergiques. On sent aussi une plume vivante et percutante, mais voilà c’est bien trop peu pour me faire accrocher. Franchement j’ai eu l’impression d’avoir entre les mains un brouillon de roman, avec un gros travail encore à fournir. Après je ne le nie pas, je suis peut-être complètement passé à côté de ce récit, c’est possible aussi, peut-être que je n’avais pas les bonnes clés ou que je n’ai pas eu les bonnes réflexions pour apprécier ce roman à sa juste valeur en tout cas je ressors de ma lecture déçu. J’espère que si vous le lisez vous aurez plus de chance que moi.

En Résumé : Je dois bien avouer qu’une fois la dernière page de ce  livre tourné je ne ressors pas convaincu. L’intrigue ne parait jamais proposer de fil rouge et les différentes histoires qui se croisent ne manquent pas de manquer de logique voir de se révéler complètement incohérentes. Certes, il aurait pu offrir un background soigné et réfléchi, mais ce n’est pas vraiment le cas non plus tant Mais 68 donne ici l’impression d’être une véritable caricature aussi bien politique que sociale. Seul l’aspect culturel sort un peu son épingle du jeu. Concernant les personnages, la multiplication des points de vue fait qu’aucun des héros ne possèdent de profondeur et surtout se révèlent un peu trop basiques voir des parodies burlesques. Les personnages féminins donnent l’impression d’être présente que pour le sexe et le plaisir des hommes, ce qui est loin de la libération sexuelle souhaitée à l’époque, et tombent parfois à la limite de la caricature. Alors oui ,quelques bonnes idées arrivent tout de même à sortir par fulgurance et la plume de l’auteur se révèle énergique, mais j’ai clairement l’impression d’être passé complètement à côté de ce récit ou de ne pas avoir eu les bonnes clés pour le comprendre. J’espère que si vous le lisez vous accrocherez plus que moi en tout cas, mais j’aurai du mal à le conseiller.

 

Ma Note : 3/10

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  1. Je suis intriguée un peu, le résumé me paraît intéressant !

  2. Tout est dit. J’ai bien fait de m’arrêter au tiers. Bravo d’être allé au bout !

  3. Bon bah ça fini de me convaincre, je n’essayerais même pas…
    Merci pour ton sacrifice ^^

  4. Lauryn

    J’ai détesté le style et, du coup, je ne suis pas allée bien loin. Bravo d’avoir réussi à le finir !

  5. J’ai abandonné à la première page. Ces tournures de phrase ne me conviennent pas du tout. Alors je ne critiquerai pas l’histoire dont tu ne dis pas grand bien.

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