Résumé : THE UNIVERSE IS MADE OF STRING. WHEN THE KNOTS TIGHTEN, THE COSMOS QUAKES.
It’s a tough job being a gumshoe in an interdimensional city full of gods, living concepts and weirder things. Good thing I’m a stringwalker, able to jump between realities.
It started when I was hired to investigate an explosion at a casino. A simple heist, I thought, but it turned into a race to stop the apocalypse. So I rolled the dice, and now I’m up against the ancient Greek Titans, an interdimensional spider god and a mysterious creature known as the Fool. I’m going to need more than just luck to solve this one.
If I fail, all things—in all realities—could be destroyed.
Just another day in String City.

 

Edition : Solaris

 

Mon Avis : Je me suis laissé tenter par ce roman un peu sur un coup de tête, suite à plusieurs posts de comm de l’éditeur que j’ai vu passer sur mes différents fils de réseaux sociaux. Je me suis ainsi retrouvé rapidement attiré par le résumé qui avait l’air de présenter un récit qui ne manquait pas d’imagination et de pep’s. Je ne connaissais rien de l’auteur avant de me lancer dans la lecture de ce récit, mais le site développé pour offrir un côté un peu transmédia au roman, même s’il est un peu « kitsch » a continué à titiller ma curiosité et de voir ce qu’il pouvait bien proposer. Concernant la couverture, illustrée par Vince Haig, je la trouve plutôt sympathique et qui met dans l’ambiance.

Nous plongeons avec ce livre dans la ville de String City, ville étrange lié à la théorie des cordes, où l’on se retrouve à suivre un détective privé, qui n’est jamais nommé de tout le livre, dans différentes enquêtes. Le soucis c’est qu’en toile de fond String City s’effondre, la ville parait au bord de l’apocalypse, ce qui pourrait par effet de domino entrainer la fin de tout. Alors, je ne savais pas trop dans quoi je me lançais en commençant ma lecture, mais une fois la dernière page tournée, c’est vrai que je n’ai pas trouvé mauvais ce String City. Pour autant je ne l’ai pas trouvé franchement bon non plus, la faute à quelques défauts et quelques aspects frustrants qui font que, même si ce roman se laisse un minimum lire, je n’ai jamais eu pour autant le sentiment qu’il pouvait être plus qu’un simple divertissement vite lu, mais d’une certaine façon qui risque d’être vite oublié aussi. On se laisse pourtant entraîner par un récit qui ne manque pas d’un minimum de tension et porté par un rythme soutenu, entraînant qui fait qu’on tourne les pages avec un minimum de plaisir. Le mystère en toile de fond, concernant la ville de String City, joue assez sur les zones d’ombres pour donner envie de tourner les pages et d’en apprendre plus.

Le gros point fort de ce roman vient finalement de son univers et pourtant ce n’était pas gagné. En effet on plonge clairement dans un roman qui va défier toute logique, au point que son côté illogique en devient logique. C’est compliqué expliqué comme cela, mais imaginer un monde qui vient mélanger, certes très grossièrement, des principes scientifiques comme la théorie des cordes, des boîtes quantiques avec des Titans, des dieux, des araignées géantes, des IA ou encore des anges zombies, voilà ce que propose l’auteur. Franchement, je ne vais pas le nier j’ai toujours eu du mal avec des univers qui partent dans tous les sens (sauf exceptions) pour autant ici je trouvais que dans ce côté un peu, on va dire, « bordélique », il y avait quelque-chose qui se dégageait et qui a réussi un minimum à me captiver. Un monde où on peut se servir de la théorie des cordes pour se déplacer, un monde où des Titans dirigent un Casino, un monde où le vent est géré par des machines etc… c’est foisonnant, cela amène une certaine richesse et un intérêt supplémentaire, selon moi, à la découverte et au dépaysement.

On oscille parfois aussi entre technologie et magie, comme par exemple le manteau du héros qui permet un peu de tout faire avec les avantages et les inconvénients que cela amène. Alors attention, concernant les notions scientifiques elle ne sont utilisées que de façon à apporter un côté un peu spectaculaire, comme le voyage entre les cordes, et non pas de façon rationnelle. Mais voilà de mon côté cela a plutôt bien marché, même si je doute que cela peut bloquer. Maintenant, je ne vais pas le nier, par moment on a quand même l’impression que cela part un peu dans tous les sens, que l’auteur en fait un peu trop cherchant plus le côté imaginatif à l’harmonie de son récit, mais globalement cet univers fonctionne plus que bien j’ai trouvé.

Concernant les personnages on commence à entrer dans les points qui m’ont dérangé. Alors attention, globalement je ne les ai pas trouvés mauvais, mais voilà on oscille quand même entre des personnages qui ont un peu de mal à captiver et d’autres qui ne sont pas mauvais, mais auraient mérité d’être plus travaillés je pense. Le héros, pour commencer, n’est pas mauvais en soit, mais déjà l’idée de ne pas vouloir le nommer le rend finalement, à la base, plutôt distant avec le lecteur. De plus, son développement est un peu caricatural par moment, principalement dans ses habitudes ou son passé que l’auteur cherche à rendre mystérieux. Alors certes, il est « fonctionnel » et entraînant dans ses aventures, mais voilà j’espérais peut-être plus. Son assistante est plus intéressante à découvrir, que ce soit dans son passé, les mystères qui l’entoure, mais aussi à travers une personnalité un peu plus complexe et attachante, ce qui est dommage c’est qu’elle est un peu convenue dans sa construction et donc prévisible. Ensuite, vient se greffer des personnages secondaires qui ne manquent non plus pas d’attraits, mais auraient parfois mérité d’être plus développé comme par exemple avec l’IA qui assiste notre héros ou encore l’Ange qui donnent envie d’en apprendre plus. L’un des points frustrants par contre vient du fait que l’auteur parait un grand admirateur des romans noirs, on se retrouve donc avec des personnages qui tombent un peu trop dans la caricature avec son lot de femmes fatales, de bourbon, d’imperméable, etc…, ce qui est un peu dommage. On sent aussi parfois un peu trop que les personnages ne sont finalement que des « outils » pour faire avancer le récit.

Pour autant l’aspect le plus frustrant, à mon goût, ne vient pas des personnages, mais plus de la résolution des intrigues. En effet le récit est construit de façon assez linéaire, avec différentes enquêtes indépendantes que résout notre héros et qui vont, au final, révéler quelque-chose de plus complexe et de plus important. Le soucis c’est que la résolution des enquêtes reste quand même assez simpliste, se basant régulièrement sur la capacité de déduction hors-norme de notre détective privé et offre aussi de nombreux Deus Ex Machina, car vu que l’univers est un peu « foutraque » il peut se permettre beaucoup de choses.  C’est frustrant, car cela enlève quand même une grande partie de la tension de chaque conclusion de chaque scènette, vu qu’on sait que notre héros va dans tous les cas s’en sortir sans problème par un tour de passe-passe. La conclusion, elle, ne manque pas de se révéler plus explosive, mais encore une fois repose sur certaines facilités un peu frustrantes et surtout traîne un peu en longueur. La plume de l’auteur est simple et un minimum entraînante, maintenant au final même s’il y a des choses qui m’ont plus dans ce livre et qu’il se lit plutôt facilement, je ne dirai pas pour autant que String City fût une lecture marquante.

En Résumé :  Au final, String City fût une lecture qui ne me laissera peut-être pas un souvenir marquant, mais qui pour autant se laisse lire sans trop de prise de tête et assez facilement. Certes j’espérais peut-être un peu plus de ce roman, mais pour autant il y a un petit côté entraînant qui s’en dégage j’ai trouvé. Pour cela il faut aussi accrocher à l’univers qui, pour résumé, est quand même un joli bordel, mais qui étonnement y trouve une certaine logique. Entre principes physiques comme la théorie des cordes et mythologie comme des Titans, des dieux des anges zombies etc…, même si ça part dans tous les sens il y a quelque-chose qui se dégage de cette toile de fond. Maintenant je pense que c’est le genre d’univers qui ne plaira pas à tout le monde. Concernant les personnages je suis plus mitigé, outre le fait qu’ils paraissent par moment plus des « outils » pour faire avancer l’intrigue, on oscille entre le personnages distant et un peu trop cliché au personnage intéressant, mais qui manque un peu de développement. Ensuite on sent la fascination de l’auteur pour le roman noir, y apportant ses clichés avec femme fatale, bourbon, imperméable et autre. Pour moi le principal défaut vient de la résolution des différentes enquête de notre détective privé qui se basent trop sur la capacité de déduction hors-norme du héros et aussi sur trop de Deus Ex Machina, ce qui enlève une grande partie ed la tension. On est ainsi jamais franchement inquiet. La plume est simple et entraînante, même si rien de marquant. Au final String City n’est pas la plus grande lecture qui soit, mais possède d’assez bonne chose que ce fût une lecture facile et un minimum divertissante.

Ma Note : 6/10