Résumé : Lorsque leur vaisseau s’écrase sur Arrhenius, Lenoor et Hummel découvrent une colonie sous-développée, éloignée des grands axes interstellaires, dédaignée par les lignes principales. Une fois guéris, reconnaissants envers les colons, les deux pilotes repartent.
Mais plus rien n’est comme avant car une idée poursuit désormais Lenoor. Un projet génial autant que dangereux et difficile à mettre en uvre : monter une compagnie de transport interstellaire indépendante !
Ainsi naît la Spire, alliance de rêveurs visionnaires et de casse-cou sans peur, prêts à tout pour relier entre elles les planètes des Confins. Mais son acte de naissance ne s’écrira pas sans heurts : alertées, les grandes compagnies déploieront toute leur puissance pour empêcher son essor. Luttes intestines, ligues et trahisons : un chemin semé d’embûches attend les navis de la Spire, véritables aventuriers des étoiles !
Edition : Critic
Mon Avis : Ce cycle Spire n’est pas ma première incursion dans l’univers de Laurent Genefort. J’ai ainsi lu, depuis quelques années, plusieurs de ces romans et nouvelles. A chaque fois soit j’ai été captivé par la richesse du texte, soit j’ai trouvé l’ensemble un peu trop classique, trop simple pour complètement m’emporter. C’est cette ambiguïté qui fait que je continue à découvrir les écrits de l’auteur. J’ai ainsi encore quelques livres de l’auteur dans ma PAL, mais pour cette fois j’ai décidé de laisser une chance à ce premier tome de cette série annoncée comme une trilogie. Concernant la couverture, illustrée par Manchu, je la trouve franchement magnifique.
Ce roman va nous plonger, pas obligatoirement dans un récit à l’intrigue classique et linéaire, mais plus dans une fresque sur des dizaines d’années qui va principalement retracer l’histoire de l’entreprise Spire. Ce premier tome va ainsi se consacrer sur sa naissance et sa construction, de l’idée un peu folle de deux protagonistes qui se rendent compte que certaines planètes de la ceinture, moins rentables, sont très mal desservies. Ils décident alors de bâtir une compagnie de transport. Alors, autant le dire tout de suite, Spire ne manque pas de qualités, mais pour autant je n’ai jamais réussi à complètement entrer dans le récit. La faute, encore une fois, à un traitement dans l’évolution de l’intrigue qui m’a paru globalement trop simpliste, trop caricatural, mais aussi a un démarrage qui n’a jamais réussi à m’emporter. En effet le début nous présente un équipage qui arrive deux jours en avance pour livrer une planète et qui décide d’atterrir, ce sera une surprise. Sauf que voilà lors de la phase d’atterrissage ils vont « percuter » un phénomène atmosphérique, ce qui va provoquer un accident, la mort d’un membre de l’équipage et un autre va terminer estropié. C’est là qu’ils vont se rendre compte que les compagnies privilégient les planètes rentables, mais vont aussi sortir un argument qui me parait, au mieux biaisé, au pire fallacieux : si jamais la compagnie leur avait donné de meilleures informations ils ne se seraient jamais crashé. Là mon cerveau, bossant dans les normes et la sécurité, a hurlé un Non violent. Oui la compagnie aurait pu mieux faire, mais bon sang quand un pilote ne prend même pas le temps d’appeler la planète pour savoir si elle peut atterrir.
J’imagine mal un pilote d’avion ne pas être en contact permanent avec la tour de contrôle pour atterrir, mais dans le futur il faut croire que c’est la norme. J’espère qu’ils n’ont personne qui fait l’entretien des pistes, où alors ils doivent le changer à chaque fois qu’il se fait écraser par un vaisseau. Pour moi le soucis ici vient de là, non pas des grosses méchantes entreprises qui veulent faire du profit au maximum. Surtout que bon, souvent les grosses boîtes ont justement ce côté usine à gaz où il est impossible de faire quoi que ce soit sans suivre des dizaines de procédures de vérification pour éviter justement les pertes inutiles du genre crash et communication qui va avec. Alors après oui, je sais, c’est un univers futuriste, il n’a pas les mêmes règles que nous, sauf qu’on repose sur un monde civilisé, qui a l’air de descendre en partie de notre présent par conséquent, sans même parler de milliers de procédures, juste vérifier qu’il est possible d’atterrir me parait la base. Surtout que bon, le reste du récit va aussi offrir un peu ce même ressenti de facilité et de simplicité qui fait que je n’ai jamais réussi à complètement entrer dans le récit. Entre le « méchant » caricatural avec son sourire carnassier, son costume trois pièces et qui se fait avoir par la manipulation la plus simpliste. Les traitements politiques des différentes planètes, qui, certes, ne manquent pas d’attrait, mais sont survolé rapidement, avec bien entendu une résolution satisfaisante pour tous les partis sans que ça fasse un peu de remous. Ou encore cette idée de compagnie qui, devant le bout de début de concurrence, commence à lâcher assassins. Tout possède ce petit côté caricatural qui, s’il avait été amené avec un peu plus de densité et de profondeur aurait pu être meilleur.
Car oui, l’autre défaut pour moi de ce roman, vient finalement du traitement trop rapide du récit. Le livre développe ainsi les cinquante premières années de la création de la Spire, non pas obligatoirement à travers un fil rouge, mais plus à travers différentes, « scénettes » dans lesquels on croise des personnages récurrents. Cela donne un peu l’impression d’un recueil fix-up aussi je trouve. On a ainsi cinq ou six grands moments de la création de la Spire traitée sur tout juste 300 pages. Au vu de la densité du message que cherche à faire passer l’auteur, mais aussi de la richesse de l’univers c’est trop peu. Il aurait peu-être fallu traiter moins d’aspect de l’entreprise ou alors, c’est rare que je dise cela, développer plus et ne pas se limiter à 300 pages. Ensuite, le traitement trop rapide empêche franchement de ressentir à quel point cette société née d’un rêve gagne en densité et en importance, tant on a l’impression de sauter trop rapidement d’une scène à l’autre. En plus il faut aussi dire que l’intrigue s’offre de nombreuses résolutions un peu trop facile et quelques grosses ficelles. L’exemple principal me vient de la conclusion (pas l’épilogue, j’y reviendrai), où je n’ai jamais ressenti une seule tension tant tout était déjà terminé avant d’avoir débuté, où nos héros s’en sortent grâce à des ellipses qui permettent d’avoir toutes les informations sans que le lecteur se sente impliqué dans cette résolution. On a juste l’impression de regarder un petit happy-end déjà planifié.
Je sais qu’on est dans un récit d’aventure, que ce n’est pas le genre de récit qui cherche à offrir trop de complexité, mettant plus en avant le côté fun et percutant. Autant je ne le nie pas, on retrouve ici un peu de ce côté entraînant et sans temps morts, mais, pour ma part, aventure ne veut pas dire pour autant que l’intrigue doit s’avérer simpliste pour autant, cherchant trop le traitement rapide et facile. Concernant les personnages ils s’avèrent clairement enlevés, vivants et un minimum intéressants à suivre dans leurs aventures. Maintenant, autant le dire tout de suite, ils manquent eux aussi d’un peu plus de profondeur qui les auraient rendus attachants. Seul Leenor m’a ainsi paru un minimum touchante. Ce sentiment me vient surtout du fait qu’on saute d’un personnage à l’autre sans prendre le temps de s’arrêter sur certains, ils ont bien un passé, des envies, de motivations, mais j’ai eu l’impression de rester toujours en surface, de ne jamais clairement arriver à les comprendre ou, au minimum en partie m’identifier à eux. C’est un peu dommage, même si de ce point de vue là rien de trop bloquant.
Maintenant attention, malgré ce que je dis jusqu’à maintenant, ce roman possède aussi des qualités. Le premier gros point vient, comme souvent avec Laurent Genefort, de la richesse de l’univers qui est développé au fil des pages et des planètes qu’il développe. On sent clairement l’imagination débordante de l’auteur qui nous offre ainsi des mondes très visuels, captivants à découvrir au niveau de leurs particularités, de leurs faunes et de leurs flores, mais aussi de leurs spécificités, de leurs éclats. Le récit transforme ainsi chaque petit caillou en un « joyau » à découvrir et à visiter. Je me suis plu à me promener sur les différents mondes que l’on découvre. Surtout que cela permet aussi de développer, certes un peu rapidement, différents aspects sociaux et politiques qui ne manquent pas non plus d’attraits. L’ensemble est ainsi amené de façon cohérente et intéressante. Franchement on découvre un univers d’une très grande amplitude qui donne envie d’en apprendre plus. Les thématiques soulevées par l’auteur ne sont pas non plus mauvaises en soit, oui comme je l’ai dit elles sont traitées parfois de façon trop simplistes, trop faciles, mais cela n’empêche pas tout même à certains moment de faire réfléchir sur la notion de profit ou encore comment on gère nos zones moins « vivantes » comme les campagnes. L’épilogue offre aussi une ouverture intéressante sur la suite et sur les mystères de ce monde. La plume de l’auteur est simple, efficace, très visuelle et chatoyante dans ses descriptions, mais voilà malgré ses qualités, je ressors mitigé de ma lecture. Ce sentiment de simplicité perdure de trop. Je ne pense pas lire la suite, surtout que je la vois venir, où la Spire connait son apogée mais va devoir trouver le juste milieu entre entreprise « différente », qui prend soin des autres ou grosse entreprise qui perd son âme. Après je peux me tromper.
En Résumé : Je ressors de ma lecture de ce premier tome de la trilogie Spire avec un sentiment très mitigé. Le récit ne manque pas de qualités, avec principalement cette imagination foisonnante qui offre un univers fascinant à découvrir. Chaque planète, chaque caillou devient ainsi un « joyau » dans lequel je me suis plu à me promener, offrant une faune, une flore foisonnantes et des spécificités très intéressantes. Maintenant le soucis vient que, le récit étant une fresque sur la société Spire sur plusieurs années, on a dans un premier temps une impression de rapidité. Ensuite j’ai aussi trouvé que l’auteur traité son intrigue de façon trop simpliste et parfois avec un peu trop de facilité. Je n’ai ainsi jamais réussi à complètement entrer dans cette intrigue qui aurait mérité moins de scènes un peu caricaturales et, pourquoi, un peu plus de pages qui auraient pu permettre de complexifier et densifier les différentes scènettes présentées. Concernant les personnages, vu qu’on saute d’un protagoniste à l’autre et sur plusieurs années cela fm’a donné l’impression de finalement rester qu’en surface de chacun d’entre eux. Certes ils sont entraînants et vivants, mais ils ont eu du mal à me toucher, à ce que je m’attache un minimum à eux. Les thématique soulevées, même si elles sont traitées de façon un peu simpliste, offrent par moment des réflexions intéressantes sur la notion de zones délaissées. La plume de l’auteur est simple, efficace, et très visuelle. Au final un récit dans lequel le sentiment de simplicité et de rapidité a fait que je ne suis jamais complètement entrer dedans. Dommage, je ne pense pas lire la suite, même si cela ne m’empêchera pas de sortir Omale qui traîne dans ma PAL.
Ma Note : 5/10
Autres avis : Lutin82, Lorhkan, Dionysos, Yogo, Celindanaé, …
Lianne - De Livres en Livres
Je te rejoins sur ce titre, je n’ai même pas réussi à le terminer. Non pas que je trouvais ça particulièrement mauvais mais je m’ennuyais et je peinais à trouver de l’intérêt à cette suite de mini histoires trop simples pour moi.
BlackWolf
Yep c’est un peu ça, c’est dommage car l’univers est pourtant très intéressant je trouve.
Dionysos
J’en garde pourtant un bon souvenir et les stéréotypes des antagonistes ne m’avaient pas sauté aux yeux. Par contre, ce fut davantage le cas sur le 2e tome (d’ailleurs, ça fait six mois et je n’ai toujours pas fait la critique^^).
BlackWolf
Cela confirme donc le fait que je ne lirai sûrement pas la suite alors. Dommage visuellement c’est assez passionnant de ce promener dans les univers que construit l’auteur.